Chez Philippe, au pied de la Chartreuse

WEEK-END DES 5 ET 6 JUIN 2021

AU PIED DE LA CHARTREUSE

C’est Philippe qui nous propose ce week-end au pied de la Chartreuse, autour de sa maison nouvellement acquise. Contrairement à nos habitudes, une bonne partie du groupe part le vendredi soir, 4 juin, pour s’installer au camping des Abrets « Le Coin Tranquille ».

La voiture d’Hélène S. avec Pierre-Marie et Lise part directement, sans passer par Parilly, tandis que Jean nous récupère à Parilly à 17h30, Sabine et moi, après être passé prendre Didier en gare de la Part-Dieu. Il faut que nous arrivions au camping avant 19h pour nous installer dans les bungalows que nous avons réservés, car, couvre-feu oblige, nous devrons avoir terminé de manger au restaurant avant 21h.

Nous arrivons au camping à 19h35, avec un temps menaçant, mais il ne pleut pas. Jocelyne V. et Denis sont déjà arrivés, de Mâcon. Nos bungalows, bien que miniatures, sont tout à fait sympathiques, propres et confortables.

Nous allons manger au restaurant, armés de nos parapluies car l’orage menace toujours, mais la soirée se passe sans encombre. La terrasse du camping est très pleine !

Philippe passe nous dire bonsoir pendant le repas.

Puis, on va se coucher de bonne heure. Certains auront du mal à s’endormir à cause de voisins bruyants…

SAMEDI 5 JUIN

Nous partons en voiture pour Saint Béron, point de départ de la randonnée. Par le Chemin de la Charbonnière, on traverse un petit bois, où la végétation toute verte est très dense : fougères, lierres, mousse épaisse… La terre est très noire et boueuse car il a plu toute la nuit, et ça glisse ! Philippe nous avait d’ailleurs bien prévenus : il y aura des passages très glissants, escarpés, voire techniques. On passe quelques barrières dans cette végétation luxuriante, puis on monte, plus raide cette fois, sur un kilomètre jusqu’à la Stèle de Robin, au-delà de laquelle on s’arrête pour piqueniquer dans un endroit charmant avec vue sur le Mont Grêle et le Mont Beauvoir.

Toujours cette terre très sombre et glissante qui fait dire à Jean que « le terrain est une patinoire sur un tapis noir » !

La mousse recouvre tous les troncs et rochers alentours, et même les branches sont comme enkystées dans un fourreau de mousse, je n’ai jamais vu ça auparavant.

La descente emprunte une partie du chemin d’Assise entre Vezelay et Assise. Puis on passe dans un passage scabreux jusqu’aux Gorges de Grenand, qui figurent parmi les plus belles gorges de Savoie. Il s’agit là d’un haut lieu de la Résistance puisque cet endroit était une zone de parachutage d’armes.

L’eau a creusé la roche et formé des marmites. On entend l’eau bouillonner, et le spectacle de l’écume blanche fascine tous les spectateurs, car nous ne sommes pas les seuls à être venus admirer cette chute d’eau.

Puis nous allons jusqu’à la deuxième cascade, celle de la Loue, encore plus somptueuse du fait qu’elle est baignée d’un petit rayon de soleil. De plus, les oiseaux s’en donnent à cœur joie et se font entendre malgré le bruit de l’eau, et pour ajouter une dernière note sonore à un ensemble qui est plutôt visuel, un train passe au loin pour indiquer que la Nature et la technologie humaine peuvent cohabiter.

On arrive dans le village de La Bridoire, où nos amis peuvent admirer dans le jardin d’un particulier deux groupes de maisons miniatures, qui ne sont malheureusement pas accessibles. Nous retrouvons nos voitures à Saint Béron pour aller jusqu’à Saint-Albin-de-Vaulserre où se trouve la nouvelle maison de Philippe, dans laquelle nous sommes invités à boire un pot.

Lui et Sylvie nous la font visiter, puis nous dégustons diverses boissons et amuse-bouche sur sa terrasse, en profitant d’un peu de soleil du soir.

Nous ne pouvons pas nous attarder, car encore une fois, le dîner est servi au camping à 19h.

Avant d’aller dîner, certains se dépêchent pour aller faire un saut dans la piscine du camping afin de profiter de tout, jusqu’au bout !

DIMANCHE 6 JUIN

Objectif le Mont Grêle avec 1150m de dénivelé et beaucoup de longueur, nous explique Philippe.

De nouveau, nous prenons les voitures et partons du village d’Aiguebelette-le-lac vers 9h30. Toujours cette même terre très noire et glissante. La végétation est tout aussi dense que la veille. Nous passons par le Belvédère du Corbeau que l’on atteint par un petit raidillon, et là, nous devrions pouvoir admirer le lac que l’on surplombe, mais le brouillard est si dense qu’on ne voit rien ou presque.

Nous poursuivons sur la voie Sarde, sans nous arrêter aux autres belvédères, car le temps est vraiment couvert. La pente n’est pas très raide, mais le terrain est toujours glissant.

Nous passons par le Col du Crucifix et rejoignons le Col St-Michel.

Il est alors 12h15, et nous n’avons gravi qu’un peu plus de la moitié du dénivelé.

Philippe nous présente les deux options qui s’offrent à nous : soit on prend un raccourci qui nous ramène vers les voitures, soit on termine les 500m de montée, on traverse un grand plateau, puis on redescend 1000m pour faire la grande boucle.

On se divise en deux groupes. Huit courageux/courageuses optent pour le grand tour, cinq autres, dont je fais partie, ne se sentent pas de le faire, surtout par ce temps maussade, et choisissent de redescendre.

Notre groupe décide de piqueniquer au col avant d’attaquer la descente.

Ah, la descente ! On ne s’attendait pas à cela ! On a choisi la version courte, mais sans doute pas la plus aisée.

Le sentier est très raide, semé d’embûches en tout genre : racines, pierres, tronc d’arbres, dalles très glissantes. On progresse lentement, avec concentration.

Mais malgré cela, vers la moitié de notre parcours scabreux, Hélène glisse sur une dalle en dévers et se fait très mal au coccyx. Il lui faut de longues minutes pour reprendre ses esprits tant la douleur est fulgurante. Chacun sort ses richesses : Arnica en granules, menthe poivrée, Doliprane, et surtout des mots d’encouragements…

Au bout d’un moment, elle parvient à se remettre debout et nous nous organisons pour la descente. Elle a besoin d’aide pour franchir certains passages délicats ; la pente est raide et il nous faut parfois nous assoir pour passer de grands ressauts rocheux. Jean et Christine font la navette pour nous faire descendre par petits secteurs, car à présent, il y a deux guides pour deux DVs plus une blessée. Par endroits Jean nous guide pour désescalader à reculons des blocs rocheux. C’est hyper-technique, mais on garde le moral.

Au bout d’un certain temps, le chemin, quoiqu’encore très raide et glissant, présente moins d’obstacles périlleux, alors, Lise et moi décidons de former un petit train derrière Christine, qui, de fait, nous guide toutes les deux. Pendant ce temps-là, Jean descend avec Hélène.

Notre chenille n’est pas très rapide et d’autres randonneurs nous rattrapent et piétinent derrière nous. Nous leur expliquons que ce n’est pas notre mode de fonctionnement habituel, que la situation est tout à fait exceptionnelle, voire extrême, et ils nous disent qu’ils nous trouvent plutôt « extrêmement solidaires », gentil compliment, non ?

Arrivé à la route, Jean frappe à une maison pour demander comment rejoindre au mieux nos voitures. Une charmante vieille dame lui propose spontanément de le conduire ainsi que Christine au parking situé à 2,5 km de là. 20 minutes plus tard, les chauffeurs récupèrent leurs passagers, et tous les cinq partent vers le bord du lac en quête d’un bar pour boire un coup et se remettre de leurs émotions, en essayant d’éviter la pluie qui s’abat peu après sur les parasols de la terrasse du café.

Puis nous allons attendre le reste du groupe aux voitures. Ils arrivent à 17h30, en ayant évité l’averse ! Bravo à eux, car ils n’ont pas dû flâner. J’imagine sans peine qu’ils sont montés à toute vitesse et ont couru dans la descente !

Chacun repart dans son véhicule, vers Grenoble, Lyon ou Mâcon, après un très agréable week-end, malgré ce petit accident de glissade intempestive !

Merci à Philippe et à Sylvie pour nous avoir fait découvrir leur nouveau « terrain de jeux » ainsi que ce joli petit camping sympathique (mais pas si tranquille…). Leur maison est bien jolie et nous leur souhaitons d’en profiter pendant de longues et belles années.

Merci à tous.

Jocelyne Briggs