L’AIN – AUTOUR DE CORVEISSIAT

« On prend les mêmes et on recommence » a écrit Jean lorsqu’il a relancé sa balade des bords de l’Ain, initialement programmée le dimanche 5 novembre, et annulée pour cause de mauvais temps.

Premièrement, il ne s’agit pas des mêmes randonneurs car les inscrits des deux jours n’ont quasiment rien en commun, si ce n’est Jean, bien sûr, puisque c’est lui qui l’organise.

Et deuxièmement, surtout, cette fois-ci la météo ne prévoit absolument pas de pluie. D’accord, ce ne sera pas grand beau, mais, soyons raisonnable, on est en novembre, un temps nuageux nous satisfera parfaitement.

Nous partons donc très confiants, voire optimistes, à cinq de Lyon, ce qui remplit une voiture, celle de Jean, qui se propose gentiment de faire le taxi et de récupérer tout le monde avant de prendre l’autoroute.

Nous sommes trois DVs pour trois accompagnants. Car sur place, Francis nous rejoindra, tout seul dans sa voiture !

C’est avec un peu de retard, tout à fait habituel, que nous arrivons au village de Corveissiat, notre point de départ, dans le département de l’Ain. Nous partons de la mairie, toute rose de façade, et Jean annonce déjà que le plafond sera très bas aujourd’hui, avec du brouillard. Il pleut d’ailleurs légèrement, et on hésite à mettre les capes d’emblée, vu que, comme on le sait très bien, ça ne va pas durer.

Jean espère même qu’on aura un joli rayon de soleil pour faire chatoyer les couleurs d’automne.

Nous sommes sur un plateau qui surplombe la rivière. J’imagine aussitôt que ça va être tout plat ! Erreur ! Il y aura quelques descentes et remontées, en particulier un petit raidillon bien soutenu juste avant d’arriver au village d’Arnas.

Puis nous descendons dans la forêt le long d’un chemin assez boueux et parsemé de belles flaques ! On passe sous le pont de la route que Jean ne voit même pas, soit parce qu’il est très haut et que son parapluie ouvert (car il pleut toujours) l’empêche de regarder vers le ciel, soit parce qu’il est préoccupé à me faire louvoyer entre les flaques d’eau.

Puis on franchit une voie d’eau que l’on ne peut définir. Elle est bouillonnante et tapageuse, et comme à chaque fois qu’on traverse un cours d’eau quelque peu tumultueux, je me vois déjà emportée dans plusieurs mètres cubes d’eau, me fracassant la tête contre les rochers menaçants… Mais Jean part en éclaireur pour voir si « ça passe » (C’est dire que le passage est engagé !!!)

Il revient rassuré. On va marcher sur des traverses de chemin de fer au-dessus de l’eau, par deux fois, en se collant le plus possible contre la paroi de droite, qui n’est autre qu’un mur de soutènement de l’abbaye. On traverse plusieurs fois la route et on continue, sous la pluie…

Jean espère trouver un abri à la Chartreuse de Sélignac vers laquelle nous nous dirigeons. Par chance, il y a un auvent au-dessus de la porte d’entrée et quelques places pour s’assoir.

Il n’est que 11h20, mais nous décidons d’y piqueniquer. On est trempé, les capes dégoulinent, mes chaussures ont pris l’eau.

Le piquenique présente quelques originalités ! Francis ne mange pas… Serait-il malade ? Non, l’explication nous est donnée : trop de pâtisseries orientales lors de son séjour de vacances en Tunisie.

Par ailleurs, Anaïs s’est trompée de boîte, et se retrouve avec des épinards, froids évidemment, prévus pour son repas du soir ou du lendemain. Bon, heureusement, la situation est nettement relevée par l’excellent gâteau de Colette, celui à la noix de coco, qu’on connaît et qu’on adore. Mais me direz-vous, Colette n’est pas là ce jour… Eh bien non, et c’est là toute la beauté du geste, elle n’est pas venue à cette randonnée, mais a confectionné un gâteau qu’elle a remis à René pour notre dessert ! Ce n’est pas gentil, ça ?

Bizarrement, on ne traîne pas, on ne flâne pas, on ne fait pas la sieste, on ne se prélasse pas après le repas.

Anaïs a demandé à Jean si on avait parcouru la moitié de l’itinéraire prévu. Comme il répond par la négative, on décide, d’un commun accord, de rebrousser chemin. Et on ne va même pas prendre le très joli sentier cabossé et tout boueux de l’allée, non, on va rentrer par la route, carrément ! Et, oui, toujours sous la pluie !

On repasse sur le pont que Jean n’a pas vu à l’aller, ce qui nous permet de vérifier son existence, et on arrive au village de Corveissiat. Comme il n’est pas tard, Jean nous propose d’aller jeter un œil sur « la Reculée de Corveissiat » une curiosité du coin, puisqu’il s’agit d’une entaille dans la falaise, dans laquelle s’est formée une petite grotte.

Nous avançons et là, Anaïs s’exclame ! « Oh, il y a un beau lac » ! Jean est obligé de décevoir la pauvre Anaïs, car le lac en question n’est qu’un gros nuage gris qui remonte de la vallée.

Mais nos trois accompagnateurs ont beau scruter le paysage, point de grotte à l’horizon.

Décidément, on n’a plus qu’à revenir vers nos voitures et reprendre le chemin du retour.

On aura quand même fait 14 km sous la pluie !

Et vous savez quoi ? Il n’a même pas plu à Lyon ce dimanche 19 novembre, un vrai scandale !!!

On rentre à 16h à Lyon, bien contents de se mettre au sec.

Merci quand même Jean, on s’est aéré, dégourdi les jambes, et on a bien papoté, ce n’est déjà pas si mal pour un dimanche de novembre, gris, sombre, triste, maussade, voire lugubre !!!

Vous l’aurez compris, novembre n’est pas mon mois préféré !!!

Jocelyne BRIGGS