Semaine GTA#1 en étoile – Autour de Briançon

Ce sont deux filles très sympas du grand sud, Geneviève C. et Christine F. qui ont proposé ce séjour en étoile autour de Briançon, tout d’abord parce qu’elles connaissent le coin comme leur poche, et surtout parce que le premier séjour fut un succès retentissant !
Alors, le séjour est complet, avec 16 participants au total, dont 6 DVs.

Je vais vous présenter les randos jour par jour très brièvement, puis je reprendrai les temps forts qui nous ont marqués, souvent chargés en émotion !

SAMEDI 15 JUIN – JOUR D’ARRIVEE !

Comme les participants viennent de tous les horizons, Annecy, Grenoble, Lyon, Marseille, Toulon, et autres localités sur la Côte Méditerranéenne, les arrivées sont échelonnées tout au long de la journée, sous la grosse pluie, histoire de nous mettre dans l’ambiance ! Les échanges ne tardent pas à fuser sur WhatsApp, pour préciser l’heure, l’endroit, des divers points de rencontre des uns et des autres. C’est complexe et parfois déroutant, mais Geneviève reste toujours stoïque, paisible et souriante !

Le temps gris et maussade de l’après-midi ne nous permet pas, comme prévu, de faire le tour des forts qui cernent Briançon, mais nous en faisons quelques-uns, afin d’obtenir une première vue d’ensemble sur la petite ville et les montagnes qui l’entourent.

Nos hébergements se trouvent à Saint-Chaffrey et sont proposés par l’organisme de vacances Archipel. Les logements sont des petits appartements contenant quatre couchages chacun, dans lesquels nous nous installons par groupe de deux ou trois personnes. Ils sont confortables et bien équipés. Le parking qui les dessert se transforme volontiers en piscine lorsqu’il pleut beaucoup, et l’accès aux voitures doit donc se négocier pour garder les pieds au sec.

Le bâtiment s’appelle le Bois des Coqs, et notre lieu de restauration, qui dépend du même organisme, se nomme la Renardière, histoire de garder une thématique animale. Les repas y sont servis aux alentours de 19h30, pas exceptionnels, certes, mais somme toute mangeables. Il n’y a que cinq menus disponibles, le 6me repas sera donc une réplique du premier, et le 7ème, une copie du deuxième jour.

DIMANCHE 16 JUIN

Les Crêtes de Peyrolles en passant par la Croix de la Cime.
Long cheminement en crêtes, avec des passages escarpés.
Nous découvrons la nature luxuriante avec sa profusion de fleurs !
500m de dénivelé sur environ 11.6 km.

LUNDI 17 JUIN

Départ après Névache, le long de la Vallée de la Clarée jusqu’au Lac Laramon et au Lac Serpent, avec un long cheminement en balcon fort sympathique.
Redescente par le refuge de Ricou où l’on boit un verre « vite fait ! »
Retour par la cascade de Fontcouverte, somptueuse.
700m de dénivelé sur 16 km.

Il ne faut pas traîner car ce soir-là. Stéphanie, une amie de Geneviève viendra nous parler de la Patagonie dont elle est passionnée, pour un éventuel voyage là-bas. Ça fait rêver !

MARDI 18 JUIN

Départ de Puy Saint- Vincent pour les cascades de Narreyroux. Montée en forêt, devant deux petites chapelles. Traversées de cascades bien scabreuses !

Au retour passage devant une belle chapelle  sur laquelle se trouve une jolie fresque où Geneviève nous fait lecture de la Légende du Pré de Madame Carle. Retour à Briançon pour faire des courses et manger une glace.

500m de dénivelé et 12 km.

MERCREDI 19 JUIN

Le Lac de l’Eychauda, au départ du Vallon et des Chalets de Chambran, juste après Vallouise. Longue montée en zigzag bien confortable,  

Passage technique d’un névé, puis, le temps se gâtant et des militaires annonçant l’orage pour 14h, on décide de faire demi-tour à 150m du lac. Grosse déception pour tous, sauf pour quatre chanceux autorisés à monter quand même.

D’après ce qu’ont rapporté ces derniers, l’ambiance était fantastique, enveloppée de brume, par un vent puissant, le lac lui-même étant tout gelé à l’exception d’un médaillon bleu turquoise en son centre.

Bien sûr, il ne pleuvra pas, et la descente se fera rapidement. Passage par la maison du parc des Ecrins de Vallouise, où des vidéos et des maquettes nous donnent un bel aperçu des montagnes environnantes.

Environ 600m de dénivelé sur 10 km.

JEUDI 20 JUIN

Pluie, pluie, pluie, comme annoncée par toutes les météos disponibles !
Chacun s’occupe comme il l’entend, Monêtier pour certains, courses et flânerie pour d’autres, le matin.

Difficile de trouver une occupation de remplacement, car on est en inter-saison et tout est fermé, ou presque. Geneviève, en tant que chef de groupe consciencieuse, se démène sur son téléphone et se déchaîne sur internet pour trouver de quoi occuper toute son équipe, et elle ne ménage pas sa peine !

• Le Fort des Aittes
• La Maison de la Géologie
• La mine d’argent
• Les Thermes de Monêtier
• La piscine de Briançon avec son espace bien-être…

Tout y passe mais rien n’y fait, tout est fermé pour ce jeudi 20 juin.

Deux films seront proposés au cinéma pour l’après-midi :

« Un petit truc en plus »
« Paris Paradis ».

Puis, on fête l’anniversaire de Thierry, ce qui nous met du baume au cœur.

VENDREDI 21 JUIN – JOUR DE L’ETE ET FETE DE LA MUSIQUE !

Il pleut encore, il pleut toujours… Le matin, grosse glandouille dans les appartements. Chacun vaque à ses occupations avec son parapluie ! Courses, balades, discussions dans les appartements.

Jean-Marc et Thierry sont partis tôt le matin par le train.

Après-midi, visite de la mine d’argent d’Argentière la Bessée.
Petit tour dans le musée, puis courte vidéo, et enfin descente dans la mine accompagnée par un guide archéologue absolument passionné, qui avec de nombreux détails précis explique le fonctionnement de la mine au Moyen- Âge et au dix-neuvième siècle.

Nous passons à proximité du Fournel, torrent qui dévale dans la vallée du même nom. Il est méconnaissable, ses belles eaux vert clair se sont transformées en un flot tumultueux couleur charbon ! C’est la deuxième fois qu’il se déchaîne ainsi en moins de six mois, alors qu’habituellement ce type de phénomène ne se produit qu’une fois tous les cinq ans.

La visite dure environ trois heures en tout, et lorsque nous sortons des profondeurs de la terre, devinez quoi ? Il pleut toujours !

Le soir, un bon groupe part à la Fête de la Musique où il profite d’une super ambiance !

Enfin, au dîner, une discussion s’engage quant au programme du lendemain. Rando ou pas rando ? Retour chacun chez soi ou prolongation ?

SAMEDI 22 JUIN

Il fait grand beau… ou presque !

On vide les appartements et on s’agite dans tous les sens avant de partir. On bavarde, on musarde, on traînarde…
Brigitte, Yves et les deux Christine nous quittent.

Si vous avez bien suivi, on se retrouve à dix personnes. On repasse à Briançon et on emprunte une piste cabossée sur 6 kms. On part du hameau des Combes, pour une jolie remontée vers la chapelle Notre-Dame-Des-Neiges.

465m de dénivelé en aller-retour.

Séance recueillie d’observation de marmottes près de la table d’orientation au point haut.
D’ailleurs, d’autres marmottes continueront à nous épier pendant notre pique-nique au bord du chemin.
Retour sans encombre vers les voitures, et dispersion de la joyeuse troupe.

LA CHAMBRE 107

Tous les appartements sur ce couloir sont bien sûr numérotés, mais celle qui porte le numéro 107 retient particulièrement notre attention. Ce sont Yves et Jean-Marc qui l’occupent, pour dormir !

Il en émane très fréquemment des odeurs de cuisine très appétissantes. En effet, Yves prépare pour lui et son acolyte de somptueux pique-niques à base de courgettes et d’aubergines confites dans l’huile d’olive, qui font saliver tous ceux qui passent devant leur porte et qui savent très bien qu’eux-mêmes ne mangeront qu’un vieux bout de pain dur et un morceau de fromage racorni…

Mais cet appartement 107 est un lieu de rencontres, de rassemblement, de regroupements, d’abord pour tous les apéritifs sur la terrasse, mais aussi pour des pique-niques par temps de pluie, des tisanes et des jeux de société le soir, des discussions à bâtons rompus…

L’appartement fait même l’objet d’une réclamation en provenance de la gérante de la Renardière qui se plaint de la disparition d’un couvre-lit rouge… que s’est-il passé autour de ce couvre-lit rouge ? Le mystère reste entier…

Ajout de dernière minute, le mystère est résolu, je cite un message d’Yves : « le cadavre est retrouvé. Il avait été enfermé (je corrige, séquestré) par ses odieux agresseurs dans le placard situé dans l’entrée du studio… »

LA NATURE, LA FAUNE, LA FLORE…

Comme mentionné plus haut, la végétation est luxuriante du fait des abondantes pluies de ces mois derniers.

Les fleurs explosent de partout, bien plus que d’habitude, en quantité, en qualité et en variétés. Les gentianes printanières ou à col, les anémones, les narcisses, les myosotis, les pissenlits, les trolls, les centaurées, les épilobes se disputent l’espace sur les prairies d’alpage et en forêt, et forment des tapis colorés où dominent le bleu, le blanc, le violet et le rose… qui tranchent sur le camaïeu de verts des mélèzes, des feuillus et des prés. Nos accompagnateurs sont en extase face à cette profusion de végétation.

Quant aux animaux rencontrés, ils n’ont pas été très nombreux, quelques marmottes, bien sûr, beaucoup d’oiseaux mélodieux également. Francis repère une petite limace toute noire, tout droit venue d’Afrique, à n’en pas douter !

LES MOMENTS EMOTION

La cascade de Fontcouverte sur la Clarée, le lundi 17, émerveille tous nos accompagnateurs qui la mitraillent de photos. Les eaux bouillonnantes de ce torrent gonflé par les dernières pluies, projettent des gouttelettes d’eau qui nous vaporisent le visage lorsqu’on s’en approche. Ces gouttelettes éclairées par la douce lumière du soleil du soir provoquent un arc-en-ciel de toute beauté, qui s’étend sur dix mètres de large, atteignant la végétation toute proche. Chacun y va de son explication, de son commentaire extasié, et l’émerveillement est à son paroxysme.

Mais l’émotion peut aussi engendrer du stress et de la tension. Ce sera le cas quand nous devrons traverser ces torrents tapageurs, dont le bruit assourdissant couvre totalement les conversations et nous feront perdre nos repères dans l’espace, à nous personnes déficientes visuelles.

La première traversée scabreuse se trouve sur le déversoir du Lac Laramon ce même lundi 17. L’eau n’est pas vraiment profonde, mais les bras du torrent sont si nombreux que nous devons cheminer sur de multiples pierres, glissantes, branlantes, ou en dévers, quand ce n’est pas les trois à la fois. Chacun y va de sa technique : certaines personnes attrapent une main tendue, d’autres jaugent la distance avec leur bâton, on se concentre, on écoute les consignes…

Bref, c’est une traversée de torrent EN PLEINE CONSCIENCE !!!
C’est l’occasion ou jamais de vivre le moment présent, l’ici et maintenant…

Le lendemain, ce sont les cascades de Narreyroux qui nous donnent du fil à retordre. Là, tout le monde n’est pas d’accord, et deux points de traversée paraissent envisageables. Pour moi, l’attente se prolonge et la tension monte… Cela va-t-il se terminer par une noyade ?

De noyade, non, il n’en est pas question, mais de plongeon rafraîchissant dans un petit torrent, ça, Jacqueline en a fait l’expérience le dernier jour, le samedi 22 juin, alors que nous venions tout juste de quitter les voitures pour monter dans l’alpage. Elle a glissé sur une pierre et se retrouve toute mouillée, un doigt blessé, ce qui surprend tout le monde. De ce fait, ceux qui n’ont pas encore franchi le torrent cherchent un endroit plus sécurisé afin d’éviter la baignade glaciale !

Mais les torrents ne sont pas les seuls points délicats à franchir, loin s’en faut !
En effet, lors de la montée au Lac de l’Eychauda, le mercredi 19, nous voilà confrontés à la traversée d’un grand névé. Il n’est pas trop raide, certes, mais certains d’entre nous n’en ont jamais franchi, ni à pied ni en crampons et se sentent quelque peu désarmés.

Certains chaussent leurs crampons, d’autres se lancent en chaussures. On écoute bien les consignes données par Geneviève : petits pas, on tape les talons, on s’appuie sur les carres amont et on progresse doucement, calmement. Pas de panique, pas d’agitation inutile.
Tout le monde passe sans encombre, mais à la descente on trouve quand même une alternative par un contournement ! Courageux, mais pas téméraires !

Et voilà, cette semaine autour de Briançon, riche en émotions partagées, en échanges sur tous les sujets, est à présent terminée. Mais pas tout à fait, car il reste les nombreuses photos envoyées par WhatsApp, et surtout les souvenirs emmagasinés dans nos têtes qui ne s’effaceront jamais.

Un grand MERCI à toute l’équipe pour la gaité, l’amitié et la légèreté tous les jours renouvelées.

MERCI en particulier à Geneviève et Christine F. pour avoir initié, puis organisé ce projet, et MERCI également à Jocelyne V. d’avoir fait le relais par mail pour nous tenir informés.

Très bel été à tous.
Jocelyne BRIGGS