WEEK-END JURA – CHAPELLE-DES-BOIS

SAMEDI 10.

C’est Bernard qui nous propose ce week-end dans le Jura, à Chapelle-des-Bois, dans son fief en fait, car il est un habitué des lieux.

Nous ne sommes que six personnes, ce qui nous mène à prendre deux voitures au départ de Lyon, qui partiront chacune de leur côté à 7h précises.
Nous nous retrouvons devant le gîte Le Montagnon vers 9h30 sous un petit crachin tenace !
Nous accueillons une nouvelle recrue, Sophie, amie d’Anaïs.

C’est donc à 10h, par un temps quelque peu maussade que nous partons pour notre première boucle que Bernard a décidé de prendre à l’envers par rapport à ses habitudes.

Nous passons devant le cimetière des Pestiférés, bâti en 1639.
Puis après avoir franchi un petit pont, nous nous engageons sur un petit sentier qui monte dans la forêt. Contrairement à la campagne lyonnaise, ici tout est bien vert et rafraîchissant ! Il a dû bien pleuvoir pendant la nuit, car il y a de nombreuses flaques. « On se croirait dans le Jura » s’exclame René, enthousiaste ! Evidence, pensez-vous certainement puisqu’il s’agit d’un week-end dans le Jura ! Sauf qu’ici, précisément, on est dans le Doubs !

On atteint bien vite notre premier lac, le Lac des Mortes (qui reste dans le ton par rapport au cimetière cité précédemment – mais ça va s’arranger, n’ayez crainte).

Faisant suite à ce lac, celui de Bellefontaine n’est séparé du premier que par une petite bande de tourbe. Ils sont bien gris, nos lacs, étant donné la couverture nuageuse.

On ne tarde pas à arriver à la Roche Bernard, où Bernard nous suggère de faire la pause piquenique.
Il ne fait pas très chaud, mais il ne pleut pas. Sauf qu’un vilain petit grain décide de nous importuner au moment précis où nos deux pâtissières s’apprêtent à sortir leurs gâteaux : Colette, son gâteau aux myrtilles, et Anaïs, son gâteau au chocolat.
Etant donné que nous ne sommes que six randonneurs dans le groupe, le rationnement n’est pas à l’ordre du jour. Au final, la pluie n’est pas sérieuse, et on repart sans franchement être mouillés !

On chemine sur une jolie crête qui longe une falaise bien raide à gauche. C’est ainsi que se déroule tout le panorama de la vallée de la Chapelle-des-Bois. Le paysage est vaste et apaisant entouré de ses collines arrondies.
Puis, nous atteignons un joli point de vue, nous continuons notre progression sur la crête.

Tout à coup, Sophie nous interpelle : « Attention, rangez-vous vite, voilà un cheval ! » Sauf que le cheval en question n’est qu’un chien, de taille moyenne, accompagné de toute une famille.

On fait une petite pause autour de cette famille qui demande à Sophie de prendre des photos. Se trouvent également là, sur le bord du chemin, deux jeunes gens qui se préparent un repas sur un réchaud sorti de leurs sacs. Tout ce petit monde discute gaiment et les blagues fusent de tous les côtés, il faut dire que le « cheval » a bien donné le ton !

On passe à la Roche Champion, flanquée d’une haute croix de 11 mètres de haut, érigée là en 1933. On lit quelques panneaux, histoire de s’instruire quelque peu.

Puis on arrive à un embranchement où Bernard nous propose un choix de descente, soit le chemin de gauche, raide, court et rapide, soit tout droit un chemin plus sinueux, agrémenté de quelques petites remontées qui nous mènera tranquillement jusqu’à notre gîte deux heures plus tard, car c’est pour cette seconde option que nous votons.

C’est donc à 17h30 que nous franchissons la porte du gîte le Montagnon.
La troupe se disperse entre la douche, la boisson désaltérante ou la fruitière pour rapporter du fromage à Lyon.
Le repas est servi à 19h30, et il s’avère copieux et délicieux comme l’espérait bien Bernard qui fréquente l’établissement depuis quelques années déjà.
On ne traîne pas le soir, car malgré tout, on est un peu fatigué.

DIMANCHE 11.

Comme prévu, au réveil, le ciel est tout bleu !
Il a dû geler légèrement pendant la nuit car les pare-brises sont givrés. Il ne fait que 3° à 9h du matin.

Nous reprenons les véhicules pour une quarantaine de minutes jusqu’au parking des Granges Raquin. L’objectif aujourd’hui est de cheminer le long de la Crête du Mont d’Or qui se termine par un petit sommet du même nom.

Le sentier traverse des grandes prairies où paissent de nombreuses vaches. Leurs clarines mélodieuses vont nous accompagner toute la journée, de très près même !
D’ailleurs, pour les contenir dans des secteurs bien précis, il y a de très nombreuses grilles avec des rouleaux que nous franchissons à maintes reprises. On passe également par-dessus des échaliers, souvent bien glissants qui nous font faire un peu d’escalade, pimentée par de traitres fils barbelés qui nous obligent à nous faufiler avec prudence afin d’épargner nos vêtements.

Sur ces vastes prairies, on croise également des jolis petits ânes et de magnifiques chevaux, qui font l’admiration de Sophie.

Nous continuons sur un étroit sentier qui longe la frontière avec la Suisse. On aperçoit quelques bornes frontalières à intervalles réguliers. Les prairies ont fait place à une zone bien boisée où se trouvent diverses essences d’arbres. Ceux-ci laissent passer le soleil qui forme de jolis dessins au sol, pour le plus grand bonheur de Sophie, mon accompagnatrice de la journée, qui, en plus d’être une excellente guide sur du terrain somme toute escarpé, partage volontiers avec moi son ressenti du paysage alentours.

On fait une petite incursion en Suisse au travers d’un tourniquet, avec une petite pause pour admirer le Lac de  Joux, tout bleu, non pas parce qu’il est suisse, mais parce que le ciel est de cette couleur. De l’autre côté c’est le Mont-Blanc et les Grandes Jorasses que nos guides admirent également.

Bernard suggère de piqueniquer un peu avant le sommet du Mont d’Or, pour éviter la foule du parking agglutinée là-bas !
On sélectionne une jolie prairie bucolique et bien moelleuse pour nous y installer.

Il s’avère que nous ne sommes pas les seuls à apprécier le coin ! Un groupe important de vaches, toutes clarines sonnantes, s’approchent de nous, très paisibles, certes, mais avec un brin d’audace, malgré tout. Elles finissent par nous encercler. L’une d’entre elles me touche la main de son museau et inspecte mon sac à dos. Comme j’ai un petit faible pour les vaches, je demande si je peux en caresser une délicatement. Et c’est là qu’on s’aperçoit  qu’elles sont courageuses, certes, mais pas téméraires, car dès qu’on tend une main vers elles, même avec des gestes lents et calmes, elles se carapatent à toute allure. J’arriverai quand même à effleurer du bout d’un doigt une houppette de poil sur la tête de l’une d’entre elles, une oreille, et un dos qui glisse très vite.

On quitte cet endroit serein pour aborder la foule du parking que nous a promis Bernard. Elle est bien au rendez-vous, mais pour détourner le regard de cette foule, on assiste à l’arrivée de plusieurs parapentes gracieux et colorés, avec des formes inhabituelles.

Puis, nous redescendons de nouveau à travers de vastes prairies par un joli chemin. Avant d’arriver au parking un dernier groupe de vaches aux clarines joyeuses nous saluent pour nous souhaiter bonne route.

Une petite buvette nous accueille pour un dernier pot tous  ensemble.
Nous regagnons nos voitures pour rentrer vers Lyon, sans oublier de faire une petite halte au gîte pour récupérer nos fromages laissés dans le frigidaire.

La route sera longue jusqu’à Lyon, mais Bernard saura déjouer les embouteillages causés par quelques accidents sur l’autoroute.
Nous arrivons à Lyon vers 20h, après une magnifique journée ensoleillée et champêtre, dans la bonne humeur d’un petit groupe très homogène.

Bienvenue à notre nouvelle recrue, Sophie, qui, j’espère, aura été conquise par nos balades, mais aussi nos délires, qu’elle a d’ailleurs largement contribué à alimenter !

Merci à Bernard pour ce week-end bien sympathique.

A très bientôt sur d’autres chemins.
Jocelyne Briggs