WEEKEND RAQUETTES DANS LE BUGEY AUX PLANS D’HOTONNES

SAMEDI 28 janvier

En ce dernier week-end de janvier, il fait bien frisquet et la neige est tombée la semaine précédente, alors, toutes les conditions sont réunies pour partir faire un joli week-end de raquettes aux Plans d’Hotonnes dans le Bugey, comme nous le propose Hélène L.

On sera 9 au total : 8 de Lyon répartis dans deux voitures, et le pauvre Francis tout seul en provenance d’Annecy.

C’est lui, justement, qui récupère des circuits que nous allons pouvoir faire sur les crêtes alentours.

Ceux-ci sont en fait des chemins balisés, bien damés, à la manière des pistes de ski de fond, alors il faut payer un droit de passage pour les emprunter.

Alain, ami de Jean, qui a beaucoup de bagout, parvient à nous négocier des tarifs réduits très avantageux.

Sachant qu’il va falloir repayer le lendemain, Jean décide qu’il nous proposera la randonnée qu’il a prévue pour début mars, le Crêt du Nu, déjà inscrite au calendrier un certain nombre de fois, et, début mars, il nous emmènera en Chartreuse, comme il devait le faire le 7 janvier. Je l’admets, il faut un peu de concentration pour suivre les changements de lieux, de dates, d’animateurs parfois, bref, à GTA, on fait preuve de souplesse, d’adaptabilité, et d’une très grande capacité à rebondir en toutes circonstances…

Bref, nous voici partis sur la plus grande boucle dans un paysage enneigé. Les arbres sont tout givrés et le décor est somptueux, même si le ciel n’est pas bleu et que le soleil n’a pas décidé de sortir. Il fait bien frais, avec un petit vent glacial !

Le parcours est varié, petits raidillons alternant avec pentes douces, qui montent et descendent tour à tour. On passe dans la forêt ou sur des plateaux plus dégagés où la vue sur la vallée offre un joli point de vue.

Le piquenique se fait à l’abri du vent, dans la forêt. Bien sûr, les desserts, faits maison par Colette et Bernard, et artisanal pour celui apporté par moi-même, sont au rendez-vous pour accompagner thé et café. Mais on ne les apprécie pas à leur juste valeur, car ils sont très froids, limite congelés, et, de plus, on ne prend pas le temps pour les déguster.

Toute l’après-midi, nous cheminons à travers une forêt de hêtres. Une curiosité météorologique attire l’attention de Marie et de Francis. Le vent a plaqué la neige contre les arbres, sur un seul côté, formant de grandes écharpes blanches collées verticalement sur chaque tronc. Comme le froid s’est maintenu toute la semaine, cette couche de neige n’a pas fondu, ce qui donne un aspect curieux et très inhabituel à tous ces arbres ainsi parés.

Et voilà que tout à coup, Jean voit devant lui un panneau indiquant « Crêt du Nu », quelle surprise ! C’est quand on s’y attend le moins qu’on arrive à des objectifs maintes fois tentés !

Par contre, il n’y a aucune vue puisqu’on est en forêt. On continue jusqu’au Crêt de Beauregard, d’où, cette fois-ci, la vue sur la vallée est plongeante.

On ne rentre pas tard, vers 16h30, en direction du gîte.

Il s’agit d’une grande bâtisse pouvant accueillir plus de quarante personnes. Il y a un autre groupe de l’association « En passant par la montagne » qui occupe la grande salle pour un débriefing. De ce fait, nous nous regroupons dans nos chambres pour déguster des bières artisanales apportées par Bernard.

Jean descend voir le cuisinier pour s’enquérir de l’heure à laquelle le dîner sera servi (car, bien évidemment, le froid creuse les estomacs), et là, surprise, il s’entend dire que notre groupe est prévu en « gestion libre ». Horreur ou erreur, peu importe, il faut rectifier le tir, au plus vite ! Et c’est ce que fait notre hôte sans tarder, en nous promettant qu’il se débrouillera !

On descend donc à 20h pour déguster une croziflette au poisson et fruits de mer, qui ne fait pas l’unanimité, mais qui remplit sa fonction de base, à savoir, nourrir les randonneurs affamés !

On termine la soirée dans le petit salon, au plafond original, en proposant chacun son tour quelques énigmes pour faire fonctionner les méninges puisque les jambes ont déjà suffisamment travaillé.

DIMANCHE 29 JANVIER

Bon, comme on est allé sans le vouloir au Crêt du Nu hier, Jean ne se sent plus l’obligation de nous y reconduire aujourd’hui. On ira jusqu’où on pourra, dans sa direction, en faisant une boucle.

On démarre sur une route goudronnée totalement dégagée de neige, mais très vite, Alain, souffrant atrocement de ses pieds, choisit de nous quitter et redescend au village.

Quant au reste du groupe, nous chaussons nos raquettes au parking qui marque la fin de la route déneigée, et nous nous engageons sur le chemin qui monte régulièrement jusqu’à une petite cabane flanquée d’un bachal, où nous faisons une courte pause avant d’atteindre une fourche où nous tournons à droite pour entamer notre boucle.

On traverse à nouveau la forêt de hêtres tout givrés, et on s’arrête peu après 13h au-dessus de la Croix des Terments pour piqueniquer. Certains ont si froid qu’ils préfèrent manger debout pour ne pas se geler les fesses !

Hélène nous fait part d’une douleur fort désagréable au genou, et elle commence à s’inquiéter pour la descente. Marie et Jean ont fait preuve de prévoyance en nous sortant de leurs sacs quelques douceurs bien appréciables !

On attaque la descente, et la pauvre Hélène commence à souffrir. Elle fait différents essais : avec raquettes, sans raquettes. René et Francis lui proposent même une chaise à porteur qu’il fabrique avec quatre bâtons pour la porter quelque temps, mais elle y renonce, et avec courage se met à descendre dans la neige, une jambe raide, les dents serrées, et beaucoup de volonté, surtout !

Entre-temps, Marie nous montre de nombreuses traces d’animaux qui parcourent la forêt en cette saison ! Des renards, un sanglier, un écureuil. Elle voit même une mésange huppée, dont elle se demande bien ce qu’elle fait là, isolée, dans ce milieu glacé et inhospitalier…

Elle nous explique aussi que le lierre, qui a la sale réputation injustifiée d’être une plante parasite, fait au contraire preuve d’adaptabilité, en passant de « feuilles d’ombre » lorsqu’il rampe à l’horizontal, aux « feuilles de lumière » lorsqu’il monte verticalement en s’appuyant délicatement le long d’un arbre, sans s’en nourrir.

Mais Hélène ayant de plus en plus mal au genou, Bernard réussit à joindre Alain par téléphone pour lui demander de remonter la route jusqu’au parking, avec la voiture de Jean, pour lui épargner le dernier kilomètre de descente.

Non loin de la cabane, un 4X4 nous dépasse, et le chauffeur propose de descendre Hélène jusqu’au parking, mais elle a décidé de tenir bon et de descendre sur ses deux jambes !

Tout le monde se regroupe au village d’Hotonnes pour la répartition finale dans nos véhicules respectifs. Nous avons marché six heures, malgré toutes nos péripéties, et gravi 620m de dénivelé.

Nous ne traînons pas car la nuit tombant doucement, le froid s’intensifie et il nous tarde de regagner nos domiciles douillets.

Merci à toi Hélène pour cette bonne idée dans ce coin, à vous, Jean, Francis et René pour le parcours des randonnées, à toi Marie, pour tes précisions botaniques ou zoologiques, à Bernard et Colette pour leurs pâtisseries maison, et finalement à toi, Alain, pour… ton animation débridée !!!

Week-end très sympathique et bien sportif. Ne manquait que le soleil pour nous réchauffer un peu, mais, dirons certains, le soleil, on l’avait dans nos cœurs !!!

Jocelyne BRIGGS